La page n’était pas blanche
Exposition Carte Blanches des Rencontres AKAA

 

L’association Marcelles Marseille est invitée pour la Carte Blanche des Rencontres AKAA 2023. Elle présentera une exposition collective sous la direction artistique de la commissaire d’exposition Farrah Bencheikh en collaboration avec la scénographe Violette Dadat.

La page n’était pas blanche est le premier opus d’une série d’expositions dont le titre est tiré de l’oeuvre de Mohammed Laouli Les sculptures n’étaient pas blanches, 2020, à Marseille. Cette performance fait suite à l’anniversaire de l’exposition coloniale lorsque les manifestants anti-coloniaux coloraient les oeuvres monumentales de rouge tel un acte de recontextualisation. L’artiste intervient en nettoyant la sculpture des marches de la gare Saint-Charles, pour en « prendre soin », tel un acte de réconciliation.

« Il faut sortir de la binarité » nous dit l’artiste : ces rapports ne retracent pas la complexité du narratif. Derrière la blanchité des sculptures se nichent des postulats outranciers aussi bien en terme d’hyper-sexualisation de la femme que d’appartenance ethnique, étudiés à travers le concept « d’intersectionnalité » depuis les années 90.

Nous ne sommes pour autant toujours pas dégagés de cet heritage identitaire. Que faisons-nous aujourd’hui de ce qui nous reste de cette hégémonie sociale, culturelle et politique blanche et patriarcale à laquelle sont confrontées les minorités ?
Les oeuvres de Hélène Bellenger, Willow Evann, Jérôme Havre, Mohammed Laouli, Théo Ouaki et Yazid Oulab, nous offrent un nouvel éclairage.

Parisienne de tête et marseillaise de corps, c’est dans cet espace que Farrah Bencheikh exprime sa pratique curatoriale, spécialisée dans l’abstraction. Malgré une formation en sciences humaines, elle a toujours été passionnée par l’art. Elle interagit avec les collectionneurs, galeries et artistes qu’elle suit fidèlement depuis plus de 10 ans. Attachée à plusieurs courants esthétiques : l’art brut, minimal, et architectural, elle s’intéresse aux nouveaux détournements de certains mediums comme l’utilisation plastique de la photographie incarnée par la scène émergente et les confronte par ailleurs à des artistes confirmés à travers des pratiques plus traditionnelle comme la peinture, son premier amour. Le sujet de ses recherches interroge sur l’environnement, le genre et la décolonisation et plus largement l’identité. La transmission est au coeur de sa vocation.